Activités

30 juin
30/juin/2024

Activités

Christophe Bruel, Mathias Choquer, Florence Hommais et Nathalie Poussereau, du MAP ont contribué à la nouvelle édition de l’ouvrage Phytopathologie

Extrait de la présentation par Thierry Candresse, Académie d’agriculture de France, 2024.

Un effort collectif de grande ampleur vient aujourd'hui combler un vide avec la publication, près de 20 ans après la première édition du traité de Phytopathologie coordonné par Philippe Lepoivre aux Editions De Boeck, d'une nouvelle édition totalement refondue. Il s'agit là d'une contribution majeure qui fera référence en langue Française pour les années à venir et que vient complémenter la nouvelle édition du manuel de référence en Phytopathologie Végétale en langue anglaise, la 6ème édition de l'Agrios Plant Pathology parue presque simultanément en novembre 2023. L'évolution dramatique des contraintes et des attentes sociétales qui pèsent sur l'agriculture, encore soulignées ces jours-ci par des mouvements de protestation des agriculteurs dans plusieurs pays européens n'est plus à souligner. Changement climatique et nécessité de réduire notre empreinte carbone, internationalisation des échanges entraînant compétitions économiques mais aussi favorisant le transfert ou l'émergence de bioagresseurs et d'espèces invasives, attentes sociétales pour une agriculture plus durable, moins dépendante des intrants en particulier phytosanitaires et ayant un impact plus limité sur la biodiversité... Toutes ces contraintes intensifient ou génèrent de nouvelles pressions sur les systèmes de production agricole. La nécessité de faire évoluer, voire de repenser drastiquement ces systèmes de production pour les rendre plus résilients, tout en conservant des niveaux de performance qui seuls peuvent être garants de leur pérennité est donc au cœur de toutes les attentions.

Dans cette évolution voire révolution attendue, la Phytopathologie est sans aucune doute, avec d'autres disciplines scientifiques, l'un des éléments-clés. Non seulement parce que les estimations de la FAO indiquent que 20 à 40% de la production agricole mondiale primaire sont perdus du fait des dégâts occasionnés par les bioagresseurs mais aussi parce que la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires entraîne déjà la remontée en puissance de maladies autrefois gérées efficacement voire l'apparition de nouvelles impasses c'est à dire de problèmes phytosanitaires pour lesquels on ne dispose actuellement pas de solution efficace. Et les projections comme l'analyse réalisée en France au niveau du Plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives (PARSADA) montrent que cette tendance ne peut que se renforcer dans les années à venir. Même si elles ont toujours été élevées, en particulier à la faveur des crises phytosanitaires, les attentes de l'agriculture et de la société vis à vis de la Phytopathologie sont donc aujourd'hui à un niveau inégalé, ce qui se traduit par un renforcement significatif des ressources financières affichées sur ces recherches.

La sortie d'un ouvrage collectif de synthèse est donc particulièrement bienvenue! il est important de souligner ici le rôle moteur dans ce projet qu'a eu la Société française de phytopathologie (SFP), puisque sous son égide se mettait en place dès 2013, aux coté de Philippe Lepoivre (Gembloux Agro- Biotech) un groupe de travail constitué de Marie-France Corio-Costet (INRA Bordeaux), Mathias Choquer (Université Claude Bernard Lyon 1), Michel Dron (Université Paris-Sud 11), Philippe Reignault (Université du Littoral Côte d’Opale), Ivan Sache (AgroParis Tech) et Frédéric Suffert (INRA Versailles-Grignon). Sur la durée de l'effort quelques noms changeront, dont l'arrivée dans le groupe des coordinateurs d’Alia Dellagi (AgroParis Tech) et une moindre implication de Philippe Lepoivre et de Michel Dron. Au final, ce groupe de coordinateurs a mobilisé l'expertise de plus de 50 contributeurs majoritairement Français mais aussi de quelques collègues étrangers (Belgique, Tunisie...). Ces contributeurs sont majoritairement issus du milieu académique, recherche, Universités ou enseignement supérieur agricole mais aussi pour quelques-uns des milieux professionnels. Outre l'impulsion qu'elle a initialement donnée, la SFP a également suivi et soutenu le projet sur la durée et, in fine, contribué financièrement à la publication de cet ouvrage majeur.

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